L'Epée

Publié le par patricia

                                                              




Dans beaucoup d'écoles de Tai ji Quan, de Kung Fu wushu , on pratique les formes à l'épée.

On pratique une arme sans vraiment chercher à en connaître la symbolique, son histoire, sa fonction dans la pratique des armes internes, je trouve cela dommage.

Découvrir, apprendre, connaître et comprendre tout ce qui est relié à l'épée me semble

nécessaire pour dépasser une simple forme et aller plus loin dans son maniement et dans son intention....

Comprendre, c'est s'ouvrir, respecter cette noble arme et l'intégrer totalement dans ces

mouvements, c'est libérer l'énergie de l'épée ,la sienne ,pour qu'elle ne deviennent plus qu'une et qu'ainsi le tao prenne vie.

Le symbolisme de l’épée est universel et se retrouve dans toutes les Traditions.


Sur le plan de l’histoire évolutive de l’humanité, l’épée n’est forcément pas un symbole très ancien, car ce n’est qu’à l’Age du Bronze que les hommes ont disposé des capacités de fabriquer des épées.

Les deux tranchants semblent représenter l'Etre humain dans toute sa contradiction.


Dans la symbolique Chinoise l'épée représente : la noblesse, la témérité, la magnificence


Portée sociale


 De nombreuses dynasties ont promulgué des lois spéciales sur le port de l'épée, lesquelles énonçaient généralement que les travailleurs du commun n'avaient pas le droit de posséder une épée. En effet, la possession de cette arme était le privilège des riches et de ceux qui disposaient de puissance et d'influence. L'épée était à la fois l'arme des savants et des guerriers. Beaucoup l'ont portée comme accessoire à la mode et pour indiquer leur statut social élevé. Seuls les fonctionnaires les plus favorisés pouvaient porter une épée une fois qu'ils avaient été appelés à la cour impériale.


D'un point de vue militaire :

 

L'épée est le symbole de l'état militaire (bravoure et puissance).

Elle est l’attribut de la classe guerrière dominante.

 

Pour les chinois, Arme noble, elle était utilisée par ceux qui avaient atteint un certain 

niveau de la hiérarchie militaire, chevaliers ou officiers.

Le maniement de l'épée (Jian) est considérée comme subtil. Il ne s'agit pas de trancher comme avec le sabre, mais de couper en effleurant par touches rapides. Les touches visent donc les principales artères près des articulations (pouce, poignet, coude, épaule, cheville, aine... et aussi les tempes, la gorge..) 

Ainsi blessé, l'adversaire se vide petit à petit de son sang : c'est une mort "raffinée", loin de la mort populaires survenant après un seul coup. Les attaques sont coulées  Pour tous ces arts anciens, l’épée constituait l’arme la plus difficile à maîtriser. Dans les écoles d’art martiaux, on apprenait le combat à mains nues, puis diverses armes,  mais l’épée était réservée a ceux qui s’engageaient comme disciples du maître.

En Occident,  en chine, au japon, elle a généralement une lame droite, tandis qu’en Orient elle est courbée, à la façon des sabres ultérieurs.


Symbole de justice :

C'est l'arme des rois, elle signifie la justice. Cette symbolique est commune à tout l'Occident, ainsi qu'à nombre d'autres cultures (Japon, Chine, Inde, etc.). La tradition chrétienne en fait l'arme noble des chevaliers.

L’épée est également mise en équation avec l’intellect et possède de ce fait une vertu séparante, scindante:

 L’épée symbolise la force de sa capacité de juger; elle l’aide à séparer culpabilité et innocence.                                                                     .

 l'épée est duel : destructrice du Mal, de l'injustice et de l'ignorance, et constructrice lorsqu'elle maintient la paix de Dieu et rétablit la justice. Elle sépare le bon du mauvais, établissant un équilibre, et frappe sans faiblesse le coupable.

Parole donnée sur épée ne peut être rompue


Symbole initiatique :

Dans de nombreuses cultures, son apprentissage  tient du parcours initiatique.  

Lorsque le chevalier est frappé sur l’épaule lors de son adoubement, ce geste symbolise la séparation en deux de sa vie: celle d’avant l’adoubement, et donc l’entrée en chevalerie, et celle d’après. C’est clairement un rituel d’initiation.

 

 De la forge d'où est issu le lingot de métal en fusion qui donnera la lame jusqu'à sa remise au futur chevalier, l'épée reçoit, inflige et transmet la matière ignée. Lors de l'adoubement ou de la simple remise de l'épée à la suite d'un rite de passage, comme au Temple, l'initiateur ne transmet pas seulement à l'initié, futur membre de la confrérie, une série de connaissances et ne l'ordonne pas uniquement dans son futur état, mais lui donne le feu sacré et divin qu'il devra manier avec justesse et sagesse


Symbole ésotérique :  


Les plus célèbres épées de l’histoire ou de la mythologie portent un nom: Balmung, Nagelring, Excalibur, etc. Ces noms expriment la valeur symbolique et magique qu’elles reflètent. Leur nom et les actes qu’elles ont accomplis leur procurent simultanément une particularité.  Souvent, ces épées uniques en leur genre ont une origine divine, ont été données à l’homme par des dieux et reviennent souvent à ceux-ci en bout de course.

 Symbole alchimique de la pureté absolue du foyer, l'épée est idéalisée. Ainsi, Roland s'adresse-t-il à Durandal comme à un Etre cher. Cette idéalisation prend toute sa dimension dans la légende des chevaliers de la table ronde, où l'épée devient un élément indispensable dans la quête du saint Graal.

Symbole polaire et axial, elle est le lien entre le Ciel et la Terre, par lequel "descend" la puissance céleste pour féconder la terre. Surtout, l'épée est un symbole igné et lumineux, image de l'éclair et du feu.


Les Chinois anciens croyaient que l'épée était la seule arme à ne pas entraîner de mauvais présages.

Cette arme a également eu des applications au sein du taoïsme. Une épée en bois de pêcher était censée écarter les démons et les esprits maléfiques, et on la suspendait souvent à un mur pour protéger et orner une demeure.


L'épée, idéalisée et personnifiée, servait également aux enchanteurs pour tracer le cercle magique, mais aussi pour se livrer à la divination étrangement nommée dans ce cas "spathomancie".


En Chine,

L'épée a pour élément le FEU


Symbole de spiritualité :

L'épée est l'arme mystique par excellence, s'il y en a. Dans de nombreuses cultures, son apprentissage est empreint de spiritualité

Les premières d’entre elles sont très décorées, ce qui indique leur usage principalement

sacré

 

L’épée, glaive de vérité, est le symbole du Verbe au double pouvoir tranchant destructeur et créateur, arme de lumière qui frappe en plein coeur et vainc les ténèbres.


De même que dans notre monde le soleil éclaire et brûle, la lumière du Principe spirituel est feu purificateur matérialisé par l’éclair, archétype de l’épée. L'éclair est foudroyant… ainsi la Vérité foudroie l’erreur en tranchant les ténèbres de l’ignorance.


On peut dire qu’elle est une arme de destruction positive puisqu’elle vise, par la conquête de la connaissance et la libération de l’ego , laquelle ne peut véritablement être obtenue que par la soumission à la volonté divine , la justice, l’équilibre et la paix.

Grandement respectée par les chevaliers de la milice du Temple, la symbolique de l'épée trouve principalement sa source, à l'instar de toute symbolique médiévale, dans les saintes écritures.

Dans le mythe biblique judéo-chrétien  Adam et Eve sont chassés du paradis terrestre.  ,  L’épée a aussi une fonction “séparatrice”; elle est en l’occurrence l’épée de feu de l’Archange Michel, qui sépare l’homme du Jardin d’Eden.

 En Chine, dans la tradition du Tao, l’épée est considérée comme un symbole spirituel représentant l’élément Feu et l’éclair , récepteur de l’énergie spirituelle Yang.

Les épées taoïstes portaient des noms symboliques liés à leur caractère spirituel : Vif Eclair, Loi Magique, Constellations Pures.. 


Dans l’hindouisme védique et dans le bouddhisme, l’épée et le “varya” revêtent le même symbolisme; le terme sanskrit de “varya” désigne tout ce qui est masculin/viril, dont le phallus et la semence. Il signifie aussi la “foudre” et symbolise tout ce qui relève symboliquement de l’éclair.  


Au Japon, dans le Shintoïsme, c’est l’arme sacrée du Samouraï , la noblesse chevalière,   Les samouraïs, cultive une conception spirituelle à l’égard des deux épées que possède le samouraï, soit le katana et le wakizashi. L’épée, pour eux, n’est pas seulement un objet de vénération, mais est aussi un symbole de l’âme. Par voie de conséquence, les samouraïs maintenaient leurs épées dans un état de pureté absolue et ne les maniaient qu’avec le plus grand respect.

En Islam, c’est « sayful-Allah » [ l’épée   de Dieu] pour le Djihad :

 

Physique et  Energétique :


L’épée servait aussi de support à la transmission et l’absorption de l’énergie (Qi) dans le cadre d’exercices de renforcement de l’énergie interne (Neidan).


D'une grande beauté visuelle, elle propose un développement complet du Qi (énergie vitale), de la souplesse, de la coordination et de la concentration.

 Le travail s’effectue sur trois niveaux :


    

• Développement du Qi : L'épée par ses mouvements longs et précis 

   renforce l'énergie vitale dans le réseau des méridiens, plus encore

   que le Tai Chi à mains nues. 

• Développement de la souplesse : L'épée permet de renforcer

   les postures, l'enracinement, la force et la souplesse des tendons par

   un travail complet d'extensions et de relâchements.  Elle favorise le sens du mouvement  

• Développement de la concentration et de la méditation : L'épée

  demande une grande concentration et simultanément un état de 

   relaxation profonde. Elle favorise le travail de l'esprit (Shen)

. elle affermit la circulation cardiaque (tonification vasculaire et renforcement e l'énergie du cœur).

                                             

 


Publié dans symboles

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(
Mon Blog(fermaton.over-blog.com),No-15, THÉOREME EXCALIBUR.- La voie des souffrances ?.
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B
<br /> bravo pour votre culture et ce que vous apportez comme énergie à l'univers<br /> <br /> <br />
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C
A propos du véritable adoubement d'un chevalier, voici comment commence le récit de celui du seigneur de Caumont au Saint-Sépulcre de Jérusalem en 1419 :<br /> <br /> "Je demeurai toute la nuit devant le Saint-Sépulcre et je me confessai. Quand vint le lendemain qui était un samedi, le huitième jour du mois de juillet 1419, j’entrai dans cette chapelle,..."<br /> <br /> Le texte complet se trouve ici :<br /> http://www.villemagne.net/site_fr/jerusalem-nomper-de-caumont.php#010
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